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Opération Nashoba - Patrouille loup

PROTECTION DES LOUPS

L'Opération Nashoba est un programme que nous menons pour la protection des loups.

COURRIER ENVOYÉ À LA DEMANDE DE NICOLAS HULOT, MINISTRE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE DANS LE CADRE DE SA CONSULTATION EN VUE D'ÉTABLIR LE NOUVEAU PLAN LOUP À SORTIR EN DÉCEMBRE 2017

Courrier envoyé à la demande de Nicolas HULOT, Ministre de la Transition Ecologique et Solidaire dans le cadre de sa consultation en vue d'établir le nouveau plan loup à sortir en decembre 2017:

PROJET DE PROTECTION DU LOUP ET DES BERGERS

Partenariat Etat/Associations.

Mr NICOLAS HULOT

MINISTRE DE LA TRANSITION ECOLOGIQUE ET SOLIDAIRE

92 055 PARIS LA DEFENSE

LE 03/07/2017

I LES PROBLEME DE LA FILIERE OVINE

Déficit de production et mondialisation,

Selon un rapport du plan d’action national loup 2008-2012, la filière ovine est la plus touchée par la prédation lupine mais elle est loin d’être la seule responsable du déclin pastorale exposée notamment aux maladies ou au attaques de chiens en divagation. Elle subit comme d’autres secteurs d’activité, les conséquences de la mondialisation.

La production est en déficit et a recours pour 20 % à des exportations de Nouvelles Zélande et d’Australie.

Il est à noter que la filière ovine viande subit aussi le désintéressement de la population, sa consommation aurait chutée de 20% ces dernières années :

Est-ce que le coût de la viande étrangère en est la cause ?

 

Maladies.

Concernant les maladies, même s’il est difficile de trouver des chiffres sûrs, un fait rapporté par tous les acteurs de l’agriculture, et aussi les pros et anti loups, est qu’elles génèrent des dégâts bien plus commensurables que ceux causés par le loup.

Chiens errants :

Concernant les chiens dits «errants», là encore tout le monde s’accorde pour conclure qu’ils sont à l’origine de la mort de 10 à 15 fois plus de têtes que les loups.

 

Les loups :

Selon les chiffres de la direction régionale de l’environnement Rhône Alpes, pour un cheptel de 7,5 millions de têtes 0.06% à 0.08 % de brebis sont tuées OU blessées par le loup.

Autant dire un nombre infinitésimal.

 

II L’INTERET DE GARDER NOS LOUPS.

 

Biodiversité croissante

« Une étude récente, Status and ecological effetcs of the world’s largest carnivore, parue le 10 janvier 2014 dans le numéro 343 de Science, apporte de nouvelles connaissances quant aux rôles écologiques des 31 plus grands carnivores du monde. Cette étude de grande ampleur menée par des scientifiques américains, européens et Australiens, cherche à synthétiser la complexité des relations en cascade engendrées par la présence de grands prédateurs sur la faune et la flore. Alors que plus de 75% de ces espèces ont vu leurs effectifs diminuer, ces recherches permettent d’entrevoir les conséquences inattendues de prime abord et d’appréhender les bienfaits induits de grands carnivores sur l’ensemble de leur biotope mais aussi d’un point de vue économique.(……) …en raison de leur position au sommet de la chaîne alimentaire, elles font bien souvent partie des mammifères les plus en danger (…) ses exigences écologiques les mettent souvent en conflit avec les humains et le bétail.

(…..)Pourtant les études empiriques sur les grands carnivores vont parfois à l’encontre des préjugés existants quant au rôle qu’ils jouent sur le biotope qu’ils occupent. (…) Les grands carnivores fournissent des services économiques et écosystémiques par des voies directes et indirectes. L’accroissement de leurs effectifs ne va pas ainsi forcemment de pair avec une diminution du reste de la faune : Bien au contraire, par un enchaînement de processus complexes, ils aident à maintenir les effectifs d’autres mammifères mais aussi des invertébrés, des oiseaux, des serpents en fait de l’ensemble du biotope.

Equilibre sanitaire des herbivores

Ils aident de façon certaine à garder une bonne santé des troupeaux et individus d’ongulés auxquels ils s’attaquent en premier, en effet leurs attaques sont concentrées sur les plus affaiblis, les malades…(…) 

(…) Mais c’est sur le plan des services environnementaux que les grands carnivores sont le plus utiles. On connait ainsi la nécessité de piéger le CO2 pour lutter contre le réchauffement climatique. Or dans certains écosystèmes, les grands carnivores contribuent à augmenter le stockage de carbone en réduisant le nombre d’herbivores, permettant ainsi aux plantes de s’épanouir (Conf: la superbe expérience de réintroduction du loup dans le parc américain de Yellowstone, qui d’ailleurs en a développer un tourisme rapportant entre 22 et 48 millions de dollars !!!!).

Emprunte positive contre le réchauffement climatique:

La croissance exponentielle de la population mondiale et ses modes de consommations influent largement sur les besoins en ressources. La conversion des terres pour l’agriculture et l’élevage a aussi des répercutions sur les mécanismes climatiques à l’échelle planétaire. Dans un monde où l’élevage croît de façon incessante, on a ainsi tendance à oublier que les ruminants domestiques participent à hauteur de 11.6% des rejets anthropogéniques de gaz à effet de serre. Or, tandis que le climat se réchauffe globalement, les grands carnivores peuvent aussi bien servir de tampon que d’amplificateurs aux modifications environnementales. » Source : La GAZETTE des grands prédateurs n°56 Mai 2015.

 

III SAUVER LE SOLDAT LOUP SANS SACRIFIER LE BERGER.

Selon l’arrêté du 19/06/09 dans sa version consolidée du 27/06/17 ;

Est fait mention des subventions émanant des CPEDER (relatif à la protection des troupeaux contre les attaques des grands prédateurs). Les montants des aides au gardiennage sont calculés en fonction du temps pendant lequel le troupeau est dans le 1er cercle. Sont exclues les périodes où le troupeau reste en bergerie de manière permanente.

Par exemple :

5 700 €/an jusqu’à 150 animaux.

8 200 €/an de 151 à 540 animaux.

13 200 €/an de 451 à 1200 animaux

14 200 €/an pour plus de 1 200 animaux.

Les 3 premiers exemples peuvent être majorés de 1000 euros.

(A cette subvention de protection nous notons qu’en moyenne un éleveur ovin en région dite à loup dans les ALPES, ayant 400 brebis touches 125euros/brebis par an soit 50 000 euros de subvention, qu’une brebis attaquée par un loup, morte ou pas est indemnisable d’environ 150 euros et que le bénéfice en cas de doute de la mise en cause du prédateur revient en faveur de l’éleveur. Que dire alors des chiens errants qui tuent 10 à 15 fois de têtes ?)

L’article 12 pose les conditions de contrôles « exhaustives » pour vérifier le respect des conditions requises pour l’octroi de ses soutiens. (Ce qui semble correspondre à la demande  des associations de défense du loup telle que FERUS)

 

L’article 13 stipule que les subventions peuvent être réduites ou supprimées en cas de non-respect partiel ou total des engagements

 

Ce que nous savons de la biodiversité en alpage :

 

Il semblerait que l’on veuille faire payer au loup, par un manque de connaissance, l’appauvrissement de la biodiversité et en parallèle donner une impression que le pâturage lui, serait la panacée pour une biodiversité joyeuse.

Or vu le nombre croissant de tête dans les cheptels (autrefois de 400 à 800 têtes maintenant cela peut aller de  3000 à 5000 têtes), le manque de connaissance du terrain des jeunes bergers, le manque de variété d’espèces de passage, l’arrivée à contre saison dans les alpages pour rentabiliser au maximum la location du camion transporteur, on parle d’ailleurs de «malpâturage», on peut se poser la question du bouc émissaire…

 

Ce que nous savons du loup et du risque des tueries:

- Qu’il est craintif de l’humain mais intelligent et réactif.

- Que la meute est structurée, hiérarchisée, qu’elle est  constituée entre 7 et 12 individus. (entre 4 à 5 sur le bassin méditerranéen).

- Que seul le couple dominant appelé Alpha donne des naissances, et qu’il est celui qui détient le plus de connaissances qu’il transmet à la meute et aux petits.

- Que tuer ce couple c’est déstabiliser très fortement et donc mettre en péril la meute entière.

- Qu’on peut le confondre avec un chien « errant ».

 

Ce que nous savons des difficultés des bergers et des éleveurs:

-Pour certains, leurs troupeaux grossissent mais pas les moyens de protections.

D’où la nécessité absolue de mettre en application et de vérifier la réalité sur le terrain, de l’arrêté consolidé suscité lequel alloue certes des subventions mais qu’ils doivent absolument utilisées dans le cadre déterminé.

-Il faut entre 2 à 3 chiens, Montagnes des Pyrénées pour protéger 300 à 2500 brebis. Il faut qu’ils réapprennent à dresser leurs chiens, car les faire vivre au milieu des brebis ne suffit pas. Les bergers ont oublié que le dressage est un outil majeur pour la protection de leurs troupeaux.

Exemple de bergers vivants avec le loup avec une vision non autocentrée :

A l’exemple de ce berger

https://www.youtube.com/watch?v=gUMcsk3Gx1k

 

-Il est souhaitable de construire, comme en Italie, des parcs en rond qui permettent aux brebis, si elles sont effrayées, de ne pas s’entasser dans un coin de la clôture et ainsi risquer s’étouffer les unes les autres en se trouvant coincées et sans possibilité de se dégager.

Certains bergers pensent que l’herbage est mieux géré grâce à la présence du loup et qu’il est très utile d’utiliser les subventions qui permettent d’embaucher des bergers comme les grands troupeaux ont toujours eu. https://www.youtube.com/watch?v=iE2NYD27OCM

 

 

IV NOTRE PROPOSITION :

Etat des lieux sommaires des coûts déjà engagés.

Tout d’abord il faut dire que  nous avons du mal à ne pas imaginer que si les arrêtés et circulaires étaient appliqués dans le pur respect de leurs articles, des loups ne seraient pas sans-cesse abattus. Ces arrêtés devraient suffire à protéger les troupeaux sans avoir recours aux brigades de tirs.

Notre proposition est un mixte, elle est un lien entre les agriculteurs défenseurs du loup ou non, et ceux qui jugent que le loup a toute sa place au même titre que toutes les espèces sur terre et n’ont pas à devenir le bouc émissaire des pressions d’occupation de territoire, de concurrence des élevages étrangers, ni d’une politique agricole (PAC) mortifère.

Car comment en recevant 4 fois le SMIC, ces pauvres éleveurs arrivent à peine en bout de course à ne vivre qu’avec la moitié du SMIC pour les plus malchanceux.

(Cherchons là où le bât blesse vraiment).

Elles prennent en compte, le coût et le stress, elles réaffirment le devoir de l’Etat et du berger d’agir en « Bon père de famille ». Pas de dépenses superflues, déraisonnées mais justes, ciblées et créatrices de lien.

 

Il est difficile de trouver les chiffres au titre de l’indemnisation mais au vu des tableaux émanant de l’ancien ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement.

Aussi nous comptons que si nous prenons une des plus faibles valeurs de remboursement par tête soit 150 euros et que nous la multiplions par le chiffre arrondi de 9 000 brebis tuées dont le prédateur est désigné comme l’accusé par l’Etat, (4 000 désignées par l’association FERUS) nous en arrivons à une indemnisation de 1 350 000 euros versés au plus bas. (Car nous n’incluons pas les sous-versements, les bovins etc..).

A cela s’ajoute environ 12, 2 millions d’euros versés par le ministère de l’écologie et l’Europe pour la protection des troupeaux, dont 75% reviennent pour le gardiennage par l’éleveur.

Soit un coût de 12.200 000 plus 1 350 000 d’indemnisation

= 13 550 000 euros !!!

Nous avons fort à parier que l’embauche de gardiens dans les pâturages, aidé de patrouilleurs de loups bénévoles à dessin de surveillance uniquement n’excèdera jamais ce montant et sera créateur d’embauche.

Un rapide calcul donnera une idée en région Alpine dite Zone à loups,

Ils sont environ 3 400 éleveurs d’ovins :

Basons-nous sur 1 aide-berger supplémentaire pour la surveillance et 1 patrouilleur bénévole par éleveurs :

1 SMIC pour l’aide-berger qui coutera charge salariale comprise 1600 euros à la société.

1600 x 3400= 544 000 euros pour la protection efficace due à une présence humaine permanente.

Soit un peu plus du 1/3 de ce que qui est déjà versé au titre des indemnisations en région PACA zone loups.

Les bénévoles patrouilleurs peuvent assister l’aide-berger en signalant la présence des loups, leurs passages…

 

CONCLUSION

Ainsi en communiant avec forte volonté les efforts de l’Etat avec ceux des associations de défense des loups, nous arriverions certainement à un équilibre pastoral sain et une harmonisation des acteurs. Un lien franc, et qui sait, peut-être un véritable désir de retour dans les campagnes, si celles-ci sont « partagées », dans un souci d’inter bienveillance.

 

Laurence CONSTANTIN,

Co-fondatrice et vice-présidente

Mail : contact@globalearthkeeper.com

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